Au lendemain de la défaite de Napoléon, l’Europe est profondément désorganisée par près d’un quart de siècle d’événements révolutionnaires et de guerres.
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Sous la houlette des quatre grands vainqueurs de la France : le Royaume-Uni, l’Autriche, la Prusse et la Russie, les pays européens se réunissent à Vienne, au mois de septembre 1814, pour décider du sort des territoires qui ont été bouleversés par les conquêtes napoléoniennes et reconstruire un ordre européen.
Deux principes dominent les négociations : la préservation des équilibres politiques entre les puissances, et la restauration des vieilles dynasties, chassées par la vague révolutionnaire.
Les décisions prises à Vienne dessinent une nouvelle carte politique de l’Europe
- La Prusse s’agrandit d’une partie du grand duché de Varsovie, de la Poméranie suédoise, de plus de la moitié de la Saxe et surtout de la plus grande partie de la Rhénanie. Avec ces acquisitions, la Prusse a gagné définitivement le statut de grande puissance européenne.
- La Russie voit confirmer sa mainmise sur la Finlande. Elle obtient la tutelle sur la plus grande partie de la Pologne et soustrait la Bessarabie à l’Empire ottoman. Le tsar poursuit ainsi son avancée vers Constantinople.
- L’Autriche, pour sa part, récupère le Tyrol et reçoit le royaume de Lombardie Vénétie ainsi que la Dalmatie. Ces derniers agrandissements territoriaux donnent à l’empire des Habsbourg une vocation méridionale et méditerranéenne.
- L’Angleterre n’a pas de revendications territoriales sur le continent européen. Plus soucieuse de développer son empire colonial et d’assurer la sécurité de ses voies commerciales maritimes, elle obtient un certain nombre d’îles comme l’îlot d’Héligoland en mer du Nord ainsi que Malte et les îles Ioniennes en Méditerranée.
- La Suède voit confirmer son annexion de la Norvège au détriment du Danemark qui, en compensation, reçoit les duchés de Holstein et Lauenburg.
- La France, puissance vaincue, retrouve approxima-tivement ses frontières de 1792. Pour mettre un frein à ses ambitions territoriales, deux Etats tampons sont renforcés à ses frontières : au Nord est créé le royaume des Pays-Bas qui inclut la Belgique, tandis qu’au Sud, le royaume de Piémont-Sardaigne retrouve la Savoie, le comté de Nice et s’agrandit de la région de Gênes.
- Enfin les décisions du congrès de Vienne laissent morcelée la péninsule italienne, ainsi que l’Allemagne en dépit de la création de la Confédération germanique.
Le nouvel ordre européen, dessiné à Vienne, marque la revanche de l’Ancien Régime sur les idéaux de liberté issus de la révolution française, et ne répond pas aux aspirations nationales qui grandissent en Europe.
Aussi la déception est elle grande chez de nombreux peuples : chez les Polonais dont le pays est à nouveau rayé de la carte, chez les Belges et les Norvégiens soumis à des souverains étrangers, chez les patriotes italiens et allemands qui aspirent à une forme d’unité nationale.
Dans les Balkans, l’affaiblissement de l’Empire ottoman entretient le désir d’indépendance des peuples chrétiens : Serbes, Grecs, Bulgares, ou Roumains.